• nicocool84@sh.itjust.works
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    3 months ago

    Pensées de douches tangentielles que j’aimerais bien organiser sous forme d’un texte un peu plus long et réfléchi un jour : voyager, c’est sur-côté. C’est très facile pour moi de dire ça, j’ai énormément pris l’avion et voyagé dans ma vie, et même passé plusieurs mois d’affilés sous des latitudes différentes. Il y a indéniablement des effets positifs aux voyages, rupture avec le quotidien qui permet de prendre du recul, ouverture d’esprit au contact de cultures différentes, et j’en passe… MAIS.

    Le voyage de vacances comme récompense de l’année de boulot pose plusieurs problèmes majeurs je pense, et il est peut-être temps de remettre en cause ce totem :

    • Problèmes écologiques évidents (OK on est pas obligé de partir loin, mais souvent c’est perçu comme un voyage moins réussi)
    • Se sortir du quotidien, très bien, mais finalement est-ce qu’on devrait pas plutôt chercher à ce que le quotidien soit moins détestable, ie, est-ce que ce voyage annuel ne joue pas le rôle de soupape qui permet de supporter l’aliénation induite par des jobs absurdes, de l’individualisme, de l’absence de sens de notre vie de consommateur, (insérez ici plein de trucs sales liés au capitalisme et au productivisme)
    • Les parcours touristiques classiques sont généralement des sortes de disneyland artificiels. Y a plusieurs parfums pour ces disneyland, y compris le parfum « oui mais moi je vais chez l’habitant je sors des sentiers battus je suis pas mainstream » (ce n’est pas impossible, mais il existe aussi des pièges pour ceux qui recherchent ça)
    • Est-ce qu’on découvre tant que ça « la culture » d’une destination en y allant ? Volontairement provocateur, mais est-ce qu’on en apprend pas plus sur un pays en lisant sa page wikipedia qu’en y visitant je ne sais quelle jolie attraction touristique ?

    Ces réflexions je me les fais à chaque fois que j’entends des discours « les gens de là bas sont tellement plus gentils/simples/généreux » qui je pense sont du pipi de chat. Moi aussi j’ai voyagé, et dans le monde entier j’ai trouvé des gens qui étaient parfois généreux, parfois égoïstes, avaient toujours besoin de manger boire faire pipi caca, et avaient besoin de la reconnaissance/l’amour de leurs semblables. 🤷 Mention spéciale à ce couple de jeunes Français croisés au Maroc et leur « mais quand même ici, les gens sont sympas, c’est pas les mêmes que chez nous » (au cas où ce n’est pas clair, ça voulait dire, « c’est pas comme les sales arabes qui vivent en France »).

    Contredisez-moi, c’était le but de ce post.

      • nicocool84@sh.itjust.works
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        3 months ago

        c’est vraiment le truc facile de reprocher aux autres la vapidité culturel de leur voyage

        Je me l’auto-reproche également. À vrai dire je pense n’avoir jamais réussi à sortir vraiment des circuits balisés pour touristes, malgré des efforts en ce sens, sauf quand j’ai rejoint quelqu’un qui vivait sur place. Là ça change tout. J’ai également accueilli des touristes gratos pendant plusieurs années chez moi (via bewelcome) et j’aime à penser, orgueilleusement, qu’ils ont eu une expérience un peu différente de ma très touristique ville.

        Quand à la théorie, sur l’aliénation des jobs absurdes et la tristesse du quotidien, je pense que c’est rapidement démontré faux par le fait que plus les gens sont riche et confortable plus ils voyagent.

        Je ne pense pas que ça démontre quoique ce soit. On peut très bien imaginer que les riches voyagent car c’est un signe extérieur de richesse qu’il est bon d’afficher, que les plus pauvres le font car ils aspirent à devenir riches, ou même chacun des “groupes de richesse” voyagent pour des raisons différentes. (je ne dis pas que ma théorie est valable, c’est avec ton “rapidement démontré” que je ne suis pas d’accord).

        désastre écologique

        Ben c’est un peu tout le fond du problème. Ce que je dis d’autre c’est accessoire, le désastre écologique c’est la raison.

        tristesse infinie

        Je pense qu’il est tout à fait possible de décider collectivement de ne plus valoriser autant le fait de voyager, et que le fait que ça soit si “joyeux” de voyager est largement une construction sociale (que l’on doit déconstruire). Il me semble qu’il y a un parallèle intéressant à faire avec l’hyper-consommation. Prenons les fringues par exemple, on sait que ça pollue, c’est fabriqué dans des conditions épouvantables l’immense majorité du temps et pourtant il y a une “joie d’acheter” qu’il est dur de combattre. Décider de rapiécer ses fringues, accepter de porter des trucs un peu délavés est vécu comme triste généralement — il faut déconstruire ça aussi. D’ailleurs, « se déconditionner de la joie d’acheter et se conditionner à la tristesse d’acheter », c’est un autre thème (parmi les 8542 autres) sur lequel j’aimerais écrire un jour (=jamais ^^).

          • nicocool84@sh.itjust.works
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            3 months ago

            Je pense qu’il est complètement sans intérêt de rechercher “l’expérience authentique” et où d’essayer de labeliser certaine expérience comme plus authentique que d’autre.

            Je ne suis pas défenseur d’une tourisme d’expérience d’authentique  au contraire je défends - avec un peu de mauvaise foi puisque j’ai beaucoup touristé et que je le referai, ne serait-ce que parce que ma compagne n’envisage d’arrêter de tourister et que je l’aime - que les voyages c’est sur-côté, quoiqu’on y fasse.

            Enfin si ça veut dire que tu considères implicitement tout les modes de vie différent du tiens ou d’une espèce de classe médiane imaginaire qui vivrait de manière pseudo-homogène inauthentique.

            Là en effet je ne comprends pas ce que tu dis, mais je sens une pointe d’agacement qui à mon avis est symptomatique de la sacralisation du “voyage”. J’aime pas trop les totems. ;o)

            Concernant notre nature d’explorateur, ben c’est un peu triste si on n’a qu’un douzième de l’année pour l’assouvir ? D’autre part, une vie n’est pas assez pour explorer les environs d’où on habite. Et explorer/découvrir n’implique pas nécessairement de prendre un vol long courrier. Je suis assez sceptique des affirmations qui concerneraient notre nature humaine, ceci dit, on peut en dire tout et n’importe quoi et en réalité, notre “nature” est assez modelable par notre culture, c’est une des choses qui nous caractérise.

            Le touriste qui suit un chemin balisé a une expérience différente de ta vie

            Là c’est toi qui m’a mal lu, j’ai dit dans le message auquel tu réponds que j’ai principalement été un voyageur qui suit les circuits touristique au cours de ma vie.

    • mat@jlai.lu
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      3 months ago

      J’avais jamais vraiment poussé ma réflexion dessus, mais je m’y retrouve pas mal donc je ne pourrai pas contredire. J’ajouterai même que le premier mépris de classe (en ne lisant que la partie gratuit de l’article), c’est la violence symbolique de dire que c’est pas de leur faute, tu comprends, ils ne comprennent pas. Par ailleurs, ne pas du tout évoquer la question des locaux qui parfois se font juste entuber (les lieux de tournage de game of thrones par exemple avaient connus une inflation monstrueuse pour profiter des touristes au détriment des locaux qui ont vu leur qualité de vie baisser) bah je trouve que c’est du mépris non ?

    • Crampi@sh.itjust.works
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      3 months ago

      Se sortir du quotidien, très bien, mais finalement est-ce qu’on devrait pas plutôt chercher à ce que le quotidien soit moins détestable, ie, est-ce que ce voyage annuel ne joue pas le rôle de soupape qui permet de supporter l’aliénation induite par des jobs absurdes, de l’individualisme, de l’absence de sens de notre vie de consommateur, (insérez ici plein de trucs sales liés au capitalisme et au productivisme)

      Oui avec la puissance de 1000 soleils. Les gens ont tellement intégré que la vie quotidienne (le travail surtout) ça devait être un enfer que ça leur parait impossible à changer. Ça met une pression de ouf sur les quelques vacances qu’il faut “réussir” à tout prix parce que c’est la seule fenêtre de liberté qu’on nous laisse dans la vie.

      Faut qu’on foute en l’air le capitalisme.

      • nicocool84@sh.itjust.works
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        3 months ago

        Ha oui la pression de réussir ses vacances c’est quelque chose à ajouter dans mon manifeste anti-voyage, merci, je connais bien et je suis déjà tombé dedans. “HO MON DIEU MAIS Y A CE TRUC À VOIR ABSOLUMENT À 150 KM ON FAIT UN A/R DANS L’APREM ÇA VA BIEN SE PASSER”.

    • lefarfadet@mstdn.io
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      3 months ago

      @nicocool84

      J’aime beaucoup ce que tu dis, et j’ai le travers de faire ce “voyage annuel qui vaut les heures de boulot en récompense”. Pour moi c’est surtout deux choses:

      L’aspect collectionnite: je connais, j’ai mangé, j’ai vu, j’ai échangé. Et je veux y retourner ou pas. Y vivre aussi est une question.

      Trouver ce que je trouve pas ici: en tant que plongeur, c’est trouver des choses que j’ai pas sur place. Donc loisir+dépaysement.

      @joelthelion

      • nicocool84@sh.itjust.works
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        3 months ago

        Hehe mais moi aussi j’ai ce travers, je plaide entièrement coupable. L’aspect collectionite n’est pas problématique en soi je pense. Et comme je disais en réponse à l’autre commentaire, toute ce questionnement serait probablement vain s’il n’y avait pas un coût écologique énorme pour le transport.

  • innermeerkat@jlai.lu
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    3 months ago

    Je ne peux pas tout lire mais j’ai du mal à croire que les raisons du surtourisme soient uniquement financières et soit entièrement la faute d’une certaine classe.

    Plein d’endroits souffrent de ce phénomène et sont tres cher d’accès: Japon par ex.

    Ce début d’article donne une drôle d’impression que parce que quelqu’un a qualifié de horde les gens provoquant le surtourisme (et qui est de facto de droite je suppose, je ne le connais pas) c’est forcément un déni de classe.

    Y’a a mon avis bien d’autres facteurs.

    • Kuinox@lemmy.world
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      3 months ago

      Le japon est chère a cause du billet d’avion mais une fois sur place le cout de vie est bien moins chère qu’en france.
      Il y a bien des problème de surtourisme mais ils sont aussi content d’avoir des touristes qui font tourner leur économie.

  • falcunculus@jlai.lu
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    3 months ago

    Je suis sans doute dans ma bulle, mais les gens désargentés que je connais ont tendance à passer leur vacances chez des amis qui peuvent les accueillir à moindre frais (avec trajet en covoit ou stop) plutôt que dans des destinations touristiques. Ce ne sont pas des gens de la ville cela dit.

    Et au contraire j’ai l’impression que les destinations touristiques les plus côtées sont celles où on paye bonbon pour l’hôtel et les tickets d’entrée aux musées, monuments, etc.

    Par exemple, en regardant les prix en ligne, la Sagrada Familia c’est 26€ l’entrée + 270€ la nuit d’hôtel[1], alors que Saint-Pierre de Beauvais c’est 0€ + 98€ la nuit[1] (+ le coût immatériel de passer ses vacances en Picardie). Le transport dépend d’où on habite mais les destinations lointaines sont logiquement plus chères.

    Mais bon je comprends qu’il y a un prestige social à aller visiter des destinations mondialement connues, et personne ne veut s’en sentir privé pour raisons financières ou écologiques.

    [1]: Dans les deux cas j’ai regardé sur Google maps l’hotel 3 étoiles le plus proche de l’église concernée

    • Kuinox@lemmy.world
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      3 months ago

      Dans les deux cas j’ai regardé sur Google maps l’hotel 3 étoiles le plus proche de l’église concernée

      Ok mais personne ne fait ca, lors de la planification de voyage on regarde un hotel avec un bon rapport qualité/prix, pas l’hotel juste a coté du lieu a visiter.

  • Snoopy@jlai.lu
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    3 months ago

    J’ai pas lu l’article mais le titre ne me plait pas. Le surtourisme fait pression l’écosystème local et culturel.

    Une ile de 100 habitants a pour ressource :

    • 100 pommes pour 100 habitants
    • 3L365100 d’eau

    200 visiteurs viennent sur l’ile, ben déjà ya pas assez de pommes. Et l’eau manque. À un moment, dans 10-15 ans, on devra établir des quotas touristique pour ne pas manquer d’eau dans une région.

      • Snoopy@jlai.lu
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        3 months ago

        Effectivement c’est l’argent, mais plus le temps va passer plus l’écosystème sera determinant.

        Quand on manquera d’eau, en 2050, on aura 2 options :

        • les usines de déssalement
        • les quota touristes/habitants selon les régions.

        On pourra pas tous, ni toutes se regrouper en un meme lieu au meme moment. Ce sera plus tellement une privation mais une question de survie.

        Et encore, avec le tourisme ya des pays qui se sont axé dessus et ont détruit leur marché locaux car le tourisme est devenu la composante centrale de leur économie.

    • Kuinox@lemmy.world
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      3 months ago

      Les 200 visiteurs vont dépenser de l’argent sur l’ile, et l’ile aura plus de moyen d’import, faire des raccourcis comme ca n’est pas une bonne idée.

      • Snoopy@jlai.lu
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        3 months ago

        C’est pas une bènne idée mais on peut développer pcq ça met en lumière ces echanges économiques

        • Kuinox@lemmy.world
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          3 months ago

          On peut imaginer un tourisme durable.
          Paris est une des premières destinations touristiques. Avec des trains rapides de nuit, toute l’Europe peut visiter a bas carbone la France.
          Le problème c’est que le carbone n’est pas pris en compte dans les dépenses si c’était le cas on aurait des alternatives bas carbone.

          • Snoopy@jlai.lu
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            3 months ago

            Ba la difficulté, l’enjeu du xxi siècle est l’eau.

              • Snoopy@jlai.lu
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                3 months ago

                Si mais iels s’en foutent.

                Par contre l’eau, beaucoup moins. Personne n’aiment puer ni devoir porter des vetements sales et le rendement du potager sera en chute libre.

                L’eau a un impact beaucoup direct que le CO2. 3 jours sans, tu ne survis pas.

    • FLeX@lemmy.world
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      3 months ago

      C’est la responsabilité de la mairie et de la région, pas des touristes.

      Si on autorise la construction d’un hôtel 500 places et qu’on fait une campagne de pub virale pour promouvoir le bled alors que l’eau manque déjà pour les habitants, faut pas s’étonner.

      Quand tous les hôtels / campings / parkings sont pleins, les touristes vont ailleurs, c’est déjà un quota naturel. Donc pourquoi pas juste ne pas en ouvrir de nouveaux, et si besoin réguler le nombre de chambres/places qu’ils ont le droit de louer en cas de conditions particulières (sècheresse pollution etc…)

  • just_chill@jlai.lu
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    3 months ago

    Je comprends l’idée de pas stigmatiser la famille Dupont pour avoir fait 250km pour leurs vacances à Palavas par rapport à ceux qui traversent la planète.
    Une recherche google de 20s semble indiquer que 80% des visiteurs de Venise sont des étrangers, donc pas vraiment des classes populaires.
    Oh lala, comme c’est innatendu: il s’agit d’un sujet complexe avec beaucoup de paramètres, je brasmentombe. (Et non, j’ai pas de solutions)