• Professeur Falken@jlai.lu
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    2 months ago

    Traduction par DeepL, l’IA qui promet de ne pas vous détruire, sous-formes de vie.

    #Est-ce la fin de la Cinquième République française ?
    Le président Macron et le Premier ministre Barnier ont peu de chances de gouverner en harmonie, et risquent de ne pas pouvoir gouverner du tout.
    La Révolution française a posé le principe de la souveraineté du peuple. Mais la France n’a jamais trouvé un moyen clair de mettre en œuvre ce principe. Depuis 1789, elle a connu pas moins de 14 constitutions, dont cinq républiques. Comment peut-on gouverner un pays qui compte 246 variétés de fromages, s’interrogeait le général de Gaulle ?

    Les IIIe et IVe Républiques, respectivement de 1875 à 1940 et de 1946 à 1958, ont cherché la réponse dans un pouvoir législatif puissant représentant le peuple : le régime d’assemblée. Mais le résultat, grâce à un système de partis fluide et fragmenté, a été une série de coalitions éphémères, fluctuantes et instables et, par conséquent, un gouvernement faible.

    La Cinquième République de De Gaulle, créée en 1958, a proposé une solution différente : une présidence puissante, bénéficiant d’une légitimité issue de l’élection directe. Armé d’un mandat du peuple, le président nommerait un premier ministre responsable devant l’Assemblée.

    Cette constitution, avec le système d’élection à deux tours qui l’accompagne, devait, espérait-on, produire une structure de partis bipolaire dans laquelle le pouvoir alternerait entre un bloc de gauche et un bloc de droite, garantissant ainsi un gouvernement fort.

    Le système a fonctionné raisonnablement bien pendant plus de 60 ans. Mais il s’est aujourd’hui effondré.

    Jusqu’en 2017, les deux partis dominants étaient, d’une part, les Républicains, héritiers des gaullistes et d’autres partis de droite modérée et, d’autre part, les Socialistes. Mais au moment de l’élection présidentielle de 2022, ces partis n’avaient plus que 4,8 % des voix et 1,4 % respectivement.

    Ils ont été supplantés par le nouveau parti d’Emmanuel Macron, En Marche, aujourd’hui rebaptisé Renaissance, qui l’a mené à la victoire lors des élections présidentielles de 2017 et de 2022.

    Mais, comme en Autriche, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Slovaquie, le principal bénéficiaire de la fragmentation des systèmes de partis - une conséquence à long terme du déclin des allégeances de classe et, je le soupçonne, de la crise du crédit de 2008 - n’a pas été le centre mais l’extrême droite. En France, comme en Allemagne, l’extrême gauche en a également profité sous la forme du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise, qui s’est avéré une alternative plus populaire au désormais minuscule Parti communiste français.

    Ce qui unit l’extrême droite et l’extrême gauche, c’est le nationalisme. En effet, l’Europe est aujourd’hui confrontée à un moment nationaliste et, comme dans la plupart des pays du continent, les partis du centre internationaliste ont vu leur part de voix chuter. L’extrême gauche française, bien que rhétoriquement internationaliste, partage avec le Rassemblement national de Marine Le Pen un euroscepticisme et une hostilité à l’égard du soutien occidental à l’Ukraine. Tous deux cherchent à restaurer la souveraineté française face à l’Union européenne, que l’extrême gauche considère comme un obstacle au socialisme. La France Insoumise va plus loin, rejetant l’OTAN et cherchant à remplacer la Cinquième République par une Sixième dont les contours sont pour l’instant assez nébuleux.

    L’extrême droite semble être le danger le plus immédiat. Lors des élections européennes de juin, le Rassemblement, avec 31 % des voix, a remporté 30 des 81 sièges, soit 17 de plus que son concurrent le plus proche, plaçant Marine Le Pen en pole position pour remporter l’élection présidentielle de 2027.

    M. Macron a réagi en dissolvant l’Assemblée et en convoquant des élections anticipées. Son objectif était de décontaminer la France en écrasant l’extrême droite. Mais les électeurs l’ont répudié. Le centre macroniste a perdu plus de 70 sièges, l’extrême droite en a gagné 53 et le Nouveau Front Populaire (NFP) - une alliance malaisée entre les sociaux-démocrates et La France Insoumise - est devenu le bloc le plus important, mais dans une Assemblée dans l’impasse.

    En lieu et place du système bipolaire qui a régi le pays pendant si longtemps, la France dispose désormais d’une structure à trois blocs qui contredit la logique binaire de la constitution et crée une crise sans précédent pour la Cinquième République.

    Macron a refusé de nommer un premier ministre issu du PFN, arguant qu’un tel gouvernement n’aurait pas de majorité et serait incapable d’agir. Après un délai post-électoral de 11 semaines, le plus long depuis la guerre et le plus long jamais connu sous l’instable IVe République, il a nommé Michel Barnier, issu des Républicains, un parti arrivé en quatrième position avec environ 5 % des voix. Comme le dit la Bible, les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. Barnier dirige aujourd’hui une coalition de vaincus, le premier gouvernement de la Cinquième République dépourvu de toute légitimité populaire.

    En Grande-Bretagne, on se souvient de Barnier comme du négociateur du Brexit à la langue d’argent de l’UE. En France, son image est celle d’un pragmatique chevronné. Après avoir commencé sur la droite modérée, il a maintenant commencé à faire écho à la musique du Rassemblement, appelant à un référendum sur l’immigration et à la restauration de la souveraineté de la France face aux cours européennes.

    Barnier peut probablement compter sur le soutien de Renaissance - bien que ce parti soit lui-même divisé entre un centre droit et un centre gauche - ainsi que des Républicains, mais sa survie dépend du Rassemblement. Mme Le Pen est devenue l’arbitre du gouvernement Barnier et peut à tout moment le débrancher, déclenchant ainsi une dissolution. Au lieu d’être vaincue, elle est désormais le faiseur de roi. De Gaulle et Chirac n’ont jamais flirté avec l’extrême droite, mais Macron, un ancien socialiste qui a déclaré en février que le Rassemblement ne faisait pas partie de « l’arc républicain », semble s’en satisfaire. En effet, il dépend désormais du parti même qu’il a cherché à éliminer.

    La plupart des premiers ministres de la Cinquième République ont été des subordonnés du président. Mais lors des trois précédentes cohabitations - 1986-88, 1993-95 et 1997-2002 - les partis opposés au président ont bénéficié d’une majorité claire et le premier ministre est devenu, de fait, le chef du gouvernement. Le président ne jouissait plus des pouvoirs découlant de son rôle de chef de la majorité. Il ne conservait que les pouvoirs que lui conférait la constitution et qui, contrairement à ce que l’on croit, sont très limités.

    La cohabitation actuelle est moins évidente puisque le Premier ministre ne dispose pas de la majorité à l’Assemblée. Mais Barnier ne se considère pas comme un subordonné. « Le président, a-t-il dit, présidera et le gouvernement gouvernera. Or, Macron, bien qu’opposé à plus des deux tiers de l’Assemblée, n’a pas l’intention de se contenter de présider. Ainsi, à la place de la cohabitation, il y aura probablement une rivalité. Une Assemblée bloquée coexistera alors avec un exécutif bloqué. Il en résultera ce que les Français appellent un mariage blanc, un mariage non consommé.

    Les Français n’ont donc toujours pas trouvé de solution au problème posé par la Révolution de 1789. Peuvent-ils sortir de cette crise de régime ou la Vème République est-elle destinée à suivre le chemin de ses prédécesseurs ?