Ce proche de Gabriel Attal ambitionne notamment de développer un outil, un chat GPT à la française, à destination des services de l’État pour accélérer les procédures et décharger les agents des tâches les plus rébarbatives, les moins valorisantes, leur débloquer du temps “pour être encore plus au contact du public”, défend son entourage.

Parmi les pistes, ses équipes imaginent très concrètement de faciliter le partage des dossiers médicaux entre plusieurs hôpitaux. Aujourd’hui des établissements utilisent encore le fax ! Autre idée : faciliter le dépôt de plainte auprès des forces de l’ordre, qui ne dépendent pas directement du ministère de la Fonction publique. Cette intelligence artificielle pourrait enregistrer notre témoignage pour le retranscrire bien plus rapidement que quand un policier est obligé de tout taper à la main. Dans la justice aussi, l’outil pourrait résumer en quelques minutes un dossier long comme le bras.

  • keepthepace@slrpnk.net
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    14 days ago

    Le choix c’est pas entre IA et police humaine parfaite, c’est entre IA et la police qu’on a, avec encore moins de budget.

    On pourrait tout de même regretter que cela prenne la place des interprètes qui savent traduire bien au-delà des mots.

    L’expérience de ma compagne japonaise c’est que la place dont tu parles est généralement vide et remplie par un fonctionnaire qui s’en fout et qui ne parle même pas anglais.

    Quant aux benchmark, effectivement on parle de taux d’erreur entre 1% et 3% dans le cas des RAG.

    Source?

    Le problème des benchmarks, c’est qu’ils sont là pour tester des différences de performances entre modèles. Ils sont faits pour être durs plutôt que réalistes. Un benchmarks qui te donnerait 100% ou 99.99% de succès, on le jetterait à la poubelle car il ne permet plus d’évaluer les progrès, et on en assemblera un nouveau avec les 0.01% d’erreur.

    Ce qu’on demande en l’occurrence, c’est d’avoir un taux d’erreur inférieur au taux humain. Ce qui me semble extrêmement atteignable vu le niveau des policiers.

    • Julien Falgas@lemmy.worldOP
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      14 days ago

      Quant aux benchmark, effectivement on parle de taux d’erreur entre 1% et 3% dans le cas des RAG.

      Source?

      La dernières newsletter de Benoit Raphael citait ce chiffre sans le sourcer. Mais peut être l’avait il obtenu par une IA qui l’aura trouvé plausible :-p

      Ce qu’on demande en l’occurrence, c’est d’avoir un taux d’erreur inférieur au taux humain. Ce qui me semble extrêmement atteignable vu le niveau des policiers.

      Il ne s’agit pas d’avoir une police parfaite, mais d’agir pour relever le niveau plutôt que dilapider l’argent public en surveillance vidéo algorithmique et équipements et formation de répression ultra-violente. L’état de la police française, tout comme celui de l’hôpital ou de l’école, on le doit aux politiques qui décennie après décennies ont discrédité les services publics pour justifier de leur retirer les moyens de travailler et l’autonomie d’action nécessaire.

      Même pour éclairer les décisions, on glorifie (et on arrose) les cabinets de conseils plutôt que de s’appuyer sur l’expertise de nos chercheurs. Il faut dire qu’à l’Université, on est aujourd’hui trop occupés à répondre à des appels à projet afin de trouver l’argent nécessaire pour faire notre métier… Donc comme ailleurs, au final, des IA feraient sans doute aussi bien.

      Il n’est écrit nulle part que cette voie soit la seule possible. Comment peut-on penser qu’il s’agirait aujourd’hui de choisir entre IA et notre police actuelle, comme s’il n’y avait pas d’autres possibilités ? Comme je l’écrivais il y a quelques mois, Présenter l’IA comme une évidence, c’est empêcher de réfléchir le numérique. Il est urgent de réaliser que la technique doit être débattue sur un plan politique, qu’elle ne va pas de soi et que nous n’avons pas à accepter benoitement les prophéties auto-réalisatrices des milliardaires technophiles qui fournissent les éléments de langages à nos dirigeants.

      • keepthepace@slrpnk.net
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        14 days ago

        Mais on sait très bien que l’équipe actuelle a pas l’intention de mettre plus d’argent dans la fonction publique. Que l’efficacité du dépôt de plainte, ils s’en foutent, et qu’ils veulent moins de fonctionnaires. Qu’ils le fassent en remplaçant par un truc qui a une chance de faire le boulot mieux au lieu de simplement fermer totalement le service, ça me parait évidemment préférable.

        • Julien Falgas@lemmy.worldOP
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          13 days ago

          C’est exactement la stratégie de ces dirigeants de pacotille depuis des décennies : détricoter le secteur public pour mieux justifier des rustines issues du secteur privé qui acquiert au passage un pouvoir croissant sur des décisions qui devraient relever de nos institutions démocratiques. Je ne me résigne pas à accepter qu’on laisse faire.

          • keepthepace@slrpnk.net
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            13 days ago

            Note que le privé, c’est pas forcément des société capitalistes, ça peut être des assoces ou des coops. Perso je commence à voir la résistance de ce coté là aussi. C’est un peu l’histoire des mutuelles et des premières caisses de prévoyance.

            • Julien Falgas@lemmy.worldOP
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              12 days ago

              La nuance est bienvenue et j’abonde dans ton sens. Face à des États qui sont gangrénés par les intérêts privés, l’intérêt public et collectif dépend de plus en plus des organisations non gouvernementales ou des coopératives. Malheureusement, ces rustines-là (qui ont notamment amorti la crise sanitaire) on ne les soutient guère et on les pousse à rentrer dans le moule : financements par appels à projets, marchés publics taillés pour les plus grosses structures…

              Cf. dans La Revue Dessinée n°42 (novembre 2023), l’enquête sur le groupe SOS :

              Ne dites plus «associations» mais «entrepreneurs sociaux». Des foyers d’hébergement aux Ehpad, de plus en plus d’acteurs de la solidarité s’inspirent ouvertement du secteur marchand. «Efficience», «lucrativité», «gestion des collaborateurs» ne sont plus des gros mots pour les adeptes du «social business». En France, le Groupe SOS et son influent fondateur, Jean-Marc Borello, incarnent à eux seuls cette révolution. À la tête de 750 établissements, ce petit poisson devenu trop grand dévore tout sur son passage, dans une quête effrénée de rentabilité. Au risque de malmener ses salariés et ses usagers.