Salut !

J’ai enfin pris la décision après plusieurs jours de réfléxion et de lurk, de m’inscire sur lemmy et plus précisement sur cette instance vu que la communauté c/france y est.

Seulement, je suis gêné par le fait que lemmy et ses développeurs s’affichent ouvertement communistes. J’en ai rien à faire de ce que les gens pensent ou s’apparentent à, j’ai juste du mal à accepter que ce soit si ouvertement affiché, que ce soit sur le photo de profil (lemmy et github confondus) et les instances mises en avant sur le site vitrine de lemmy.

A mon sens, le développement d’un logiciel libre devrait être neutre à défaut d’être apolitique. Ce qu’il en est fait avec ne regarde que ceux qui l’utilisent et ceux qui sont d’accord avec cette utilisation.

Dans le cas de lemmy, la mise en avant est claire et peut faire passer aux yeux de certains à un réseau fédéré de commies alors que dans les faits, en dehors des instances .ml, ce n’est pas le cas.

Le soucis se pose aussi au niveau de la contribution au niveau du code source et de ses financements. Les différents moyens de supporter Lemmy mettent en avant les photos du Che des deux principaux développeurs. Ca veut donc dire potentiellement moins de financements, moins de contributions. Pourquoi en tant que dev rust ou ts, j’irai aider à maintenir un projet dont l’orientation politique est affichée et douteuse.

Alors oui, le projet peut être clôné et si ça ne plait pas, présenter et développer à sa sauce. Le soucis est que les alternatives à reddit ne sont pas nombreuses, si on se met à diviser encore plus les potentielles forces de contributions, ce serait dommage.

Qu’en pensez-vous ?

Bon dimanche !

  • Océane ⏚@eldritch.cafe
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    2 years ago

    @innermeerkat Pardon, mais les logiciels libres sont par essence de gauche. Je publierai un billet de blog à ce sujet d’ici quelques jours, sur https://océane.fr. Mais la gauche est un processus de co-construction pluraliste, ma traduction maison (dans un sens politique) du terme anglophone « bootstrapping process ». C’est notamment pour cette raison (mais pas que, loin de là) que la Constitution de la cinquième République est construite contre la gauche, elle est construite contre le pluralisme, et favorise l’émergence de personnalités autoritaires, mais aussi fondamentalement non-fiables, ainsi qu’un effet de déformation par les moyens économiques que l’on peut investir dans une campagne présidentielle (c’est-à-dire en faveur de la droite).

    Pour te donner un exemple, sur le site de https://syncthing.net tu peux voir une annonce s’opposant à la guerre en Ukraine, et annonçant un don de 1000€ je crois à une association humanitaire ukrainienne. Un certain nombre d’utilisataires a répondu en considérant que Syncthing devait rester politiquement neutre. Mais permettre aux plus pauvres de communiquer et de traiter leurs informations comme iels le souhaitent (par exemple en se débarrassant de la nécessité d’exporter leurs données sur les serveurs de Google) est déjà politique. La communication au sein de notre camp social, les 99 %, les personnes qui seront impactées par le chaos climatique, qui m’a tout l’air d’être un génocide planifié, est politique ; la prise de conscience de notre appartenance à un camp social, dont les intérêts de classe sont la fin immédiate du capitalisme, est politique.

    Les logiciels libres sont des communs, et le mouvement des logiciels libres vise à rendre les logiciels le plus accessibles possible, indépendamment des capitaux économique, culturel, social, et symbolique. Pour le moment c’est une réussite en demi-teinte. Mais c’est un combat politiquement proche de l’anarchie, et à peu près de même nature que la question de la saisie des moyens de production (qui ne vise qu’à rendre l’organisation du travail accessible aux travailleur·euses).

    De même, j’ai splain un libriste sur XMPP en lui disant que notre objectif était de détruire les structures de pouvoir. Il m’a dit qu’il était d’accord et qu’il ne comprenait pas pourquoi on se prenait la tête.

    Permettre à des humains de communiquer sans mauvais sentiments, en exprimant ce qu’iels souhaitent exprimer, ce que l’on trouve de profondément humain et beau, comme l’empathie, l’écoute, le respect… tout ça est politique, parce que comme tout ce que l’on étiquette comme tel, il ne s’agit que de personnes résistant à une agression par les groupes sociaux dominants (c’est-à-dire, aujourd’hui, les ultra-riches). Les milliardaires ne veulent pas que l’on communique, ne veulent pas que l’on partage de culture, ou pour le dire autrement, les milliardaires détestent les hyperliens. Je me souviens également de leur promotion de Twitter dans les années 10, sur leurs chaînes de télévision privées, et ce n’est pas un hasard, puisque les utilisataires de ce site web ne peuvent pas y partager de documents PDF, et y sont maltraité·es et mis·es en concurrence pour l’attention de leurs pairs, ce qui crée par définition des tensions assez vives. Je développe un peu plus ici : https://océane.fr/la-maltraitance-numérique.

    • Rokil@sh.itjust.works
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      2 years ago

      Merci pour ton commentaire ! Je garde ton blog ouvert dans un onglet, j’ai envie d’en lire plus

    • oce 🐆@jlai.lu
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      7 months ago

      @innermeerkat Pardon, mais les logiciels libres sont par essence de gauche.

      Il y a peut-être des influences de gauche, mais les figures de proue comme Torvald ou Stallman n’ont jamais affiché d’affiliations politiques au-delà de leur combat pour le logiciel libre, autant que je sache.
      En outre, il y a tout un tas de producteur de logiciels libres qui ne le sont clairement pas. Par exemple, les géants ou les startups de la tech de la Silicon Valley qui sont les principaux pourvoyeurs de logiciels libres et qui sont très loin de l’extrême gauche, ils sont plutôt économiquement libertariens. Ils y trouvent d’autres bénéfices que ceux provenant de la vente directe de logiciels : revue par les pairs, co-construction, image de marque, recrutement, création de standards, développement d’un écosystème favorable, etc.
      Je pense qu’il faut se méfier du biais de gauche de considérer que tout ce qui a l’air humaniste et gratuit est forcément de gauche.